• TROP C'EST TROP

    Nicolas Sarkozy pète-t-il les plombs ? Ses sorties concernant la justice trop laxiste, son discours ultra musclé promettant de nettoyer la cité des 4000 de la Courneuve, ont choqué. Au point que certains ont cru aux premiers faux pas du ministre de l'Intérieur. Non, Nicolas Sarkozy ne pète pas les plombs. Il pratique l'exercice du dérapage, très calculé, d'un futur candidat en 2007, obnubilé par le souci de ratisser large, très large. Et force est de constater qu'il semble que cette méthode lui réussisse. Selon un sondage IFOP publié jeudi dans Paris Match, Nicolas Sarkozy est la personnalité politique préférée des Français dans la perspective de l'élection présidentielle de 2007. Le président de l'UMP arrive en tête avec 39 % des réponses favorables, loin devant François Bayrou, président de l'UDF (21 %), Dominique de Villepin, premier ministre (13 %), Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (8 %), et Jacques Chirac (8 %). Chez les sympathisants de l'UMP, la cote de Sarkozy atteint 69 %, contre 12 % pour Villepin et 7 % pour Chirac. La même enquête montre que si le second tour de l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Nicolas Sarkozy l'emporterait largement quelle que soit la personnalité de gauche à laquelle il serait confronté. Dans le quotidien le Monde, Pierre Giacometti, directeur des études politiques d'IPSOS, analyse cette popularité. Selon lui, « le langage de Sarkozy choque moins les Français d'en bas que les milieux de la représentation ». Stéphane Rozès, de l'institut CSA, précise encore : « Quand on interroge l'opinion, la restauration de l'ordre prime toujours sur le souci de justice. » Le discours populiste et d'ultra droite du ministre de l'Intérieur semble donc passer dans la population. « Sarkozy continue de mordre sur l'électorat de gauche », assurent même les analystes. Indéniablement, et en moins d'un mois, le ministre de l'Intérieur a réussi le tour de force de replacer le thème de l'insécurité au centre de l'actualité, et par conséquent d'occuper le coeur de l'action politique. Sans oublier qu'en « pipolisant » son couple et sa famille, il a trouvé une nouvelle manière d'occuper les médias, au point que cette « question » faisait, jeudi, la une d'un quotidien national. Des déboires conjugaux soigneusement utilisés puisque Nicolas Sarkozy, un brin cynique, estime que l'étalage public de ses difficultés avec son épouse Cécilia aurait « créé de l'affect ». « Jusqu'à présent, on parlait de mon ambition personnelle. Maintenant, on parle de mon humanité », explique-t-il, selon le quotidien le Monde.

    Nicolas Sarkozy s'exprime tantôt en ministre de l'Intérieur, tantôt en président de l'UMP qui fait des propositions, commente, critique. Une confusion des genres qui lui permet de dire ce qu'il veut sur n'importe quel sujet et à n'importe quel moment. Ainsi, le jour où Dominique de Villepin donne sa première conférence de presse comme premier ministre, Nicolas Sarkozy accorde une longue interview au Figaro, titrée : « Mes idées avancent ». Une pleine page dans laquelle il assume ses « dérapages », avouant tenter de la sorte de « gagner la bataille de la communication et celle de l'action ». « Nettoyer » les cités ? « Qu'y a-t-il de choquant ? (...) Comment la société politique française peut-elle se dire scandalisée par le mot "nettoyer" et ne pas l'être plus que cela par la mort d'un enfant de onze ans ? » Un couplet populiste pour faire croire que ceux qui sont choqués par ses propos sont du côté des coupables quand lui serait de celui des victimes. Une rhétorique pour flatter les plus bas instincts, pour s'assurer de la sympathie de l'électorat FN. Même si cyniquement Nicolas Sarkozy s'interroge : « Pourquoi chercherais-je l'électorat du Front national ? Je l'ai déjà ! (...) S'il y a un électorat à récupérer, c'est surtout l'électorat populaire abandonné par la gauche. » D'où le sécuritaire, pour séduire l'électorat populaire et faire oublier l'autre volet de son projet de société : la casse de tous les systèmes de protection, sous prétexte de « s'attaquer aux rigidités du marché du travail 

     


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