• UNE ESQUISSE D'AMOUR, LES YEUX DANS LA BANLIEUE
    L'Esquive - Abdellatif Kechiche
    FRANCE - 2002 - DURÉE : 1H57

    6 janvier 2004

    par Anne-Laure Bell



    Après le beau succès remporté par La Faute à Voltaire, son précédent film, Abdellatif Kechiche a été repéré. S'il n'a pas la rage au ventre apparente d'un Mathieu Kassovitz, ni la haine d'un Jean-François Richet, il semble plus serein, plus solide, déterminé à filmer aussi le beau côté des cités. S'emparant d'un des piliers du Théâtre Classique, il démonte les préjugés et montre tout simplement qu'entre hier et aujourd'hui, peu de choses ont changé...

    Après avoir marchandé, emprunté, tiré la corde au maximum, Lydia a enfin sa belle robe. Elle parade au milieu des immeubles, passe devant les appartements de ses copines, habillée en princesse fin XVIIIème. Au pays des baskets et des joggings, on craint qu'elle se fasse moquer même si elle rayonne à l'évidence dans son costume. Tout le monde s'accorde à le dire : elle est sublime. Forte tête, elle sait où elle va et rien ne l'empêchera d'arriver à ses fins, goulues, gourmandes et insatiables. Lydia connaît tous ses voisins depuis l'enfance. Elle sait où ils habitent, dans quelle tour, à quelle fenêtre, c'est un peu comme si tout ce monde faisait partie de sa famille. Véritable ouragan, elle veut réussir ce qu'elle entreprend. Choisie pour jouer dans la pièce de fin d'année, elle répète encore et encore le texte du Jeu de l'Amour et du Hasard. Ses partenaires doivent suivre, vaille que vaille, malgré les embrouilles et les désaccords. A travers cette histoire entre collège, institutions sociale et culturelle, et débrouilles des squares où on traîne, Abdellatif Kechiche décrit une adolescence d'aujourd'hui. Adultes en devenir, ces jeunes hésitent à affirmer leurs désirs, ici sans doutes moins qu'ailleurs. C'est discrètement souligné, efficacement présent, sans étendards socio-politiques.

    Krimo passe à côté de Lydia dans sa jolie robe. Il en tombe raide dingue comme on disait avant. Aujourd'hui et ici, on dit qu'il la kiffe. Autres mots qu'on ne parvient pas toujours à déchiffrer, dont on ne perçoit tout d'abord que la violence. Après un millier de « je vais te tuer » de « fils de pute » ou de « casse les couilles », on sait que ce n'est pas du premier degré, que ces mots ont un autre poids, et leur brutalité s'estompe. « Je voulais démystifier cette agressivité verbale et la faire apparaître dans sa dimension véritable de code de communication. » confiait le réalisateur. Argot début de siècle destiné à ne se faire comprendre que des gens auxquels il est adressé, il est comparable aux expressions des tontons flingueurs années soixante. Sous-jacentes, percent pudeur et timidité, comme si le langage pour dire simplement les malaises et les envies était impossible à trouver, trop cru à dire.

    Loin de stigmatiser la banlieue, loin des clichés volés et des trahisons documentaires paternalistes, Kechiche montre la vie dans la cité sous un jour des plus banals. Il s'éloigne des images des cités, des barres, des tours, et montre avant tout la vitalité et la vie des « quartiers populaires » comme il les appelle. On est donc plongé dans une histoire d'adolescents qui ne savent comment faire avec leurs émotions, bouleversés par leurs émergences. Krimo et Lydia ont, tous deux, une bande de copains avec qui ils partagent tout. Etrangères l'une à l'autre, elles ne sont pas rivales comme dans les films. Toutes deux ont besoin que chacun reste fort et ne se laisse envahir ni par le doute, ni par l'amour. Esquiver le piège, échapper aux confessions sentimentales, éviter adroitement de se dévoiler sous peine d'être pris pour trop sérieux, trop allumeur, trop théâtral...

    En mettant les mots de Marivaux au cœur de la cité, le réalisateur fait preuve d'audace. Mêlant les répliques aux dialogues, il offre un regard pétri de contrepoints. Au milieu de la pression quotidienne et des difficultés permanentes qui sont d'autant plus une galère réelle qu'elles ne sont pas le sujet premier du film, tous se débattent avec leurs envies et leurs idéaux. Adaptant le style du dramaturge en se l'appropriant, il habille tous ses personnages d'une personnalité propre loin de toute caricature. Beaucoup de bruit pour rien ? Juste pour dire haut et fort combien Lydia, Abdelkrim, Frida, Rachid, Nanou et les autres existent et peuvent être beaux sans être assistés, transformés en concept, en problème, en jeune de banlieue, quand bien même ils habitent la terrifiante cité...

    L'Esquive
    Réalisation et Scénario : Abdellatif Kechiche
    Avec : Osman Elkharraz (Krimo) - Sara Forestier (Lydia) - Sabrina Ouazani (Frida) - Nanou Benahmou (Nanou)


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  • 26/02/2005

    Attention au nouveau ministre de l'Economie

    QUE DE LOUANGES !
    SONT –ELLES MERITEES ?
    QUI EST LE NOUVEAU MINISTRE DES FINANCES ?
    On ne peut pas dire que le Futuroscope soit une réussite sans les deniers publics !
    Que dire de Bull ?
    Thomson multimédia a été redressé en partant de zéro par une recapitalisation sur fonds d'état et c'est la technologie qui a fait le succès.
    France Télécom, c'est par des opérations financières (réintégration de filiales avec mise de fonds des actionnaires) et des dégraissages sévères des effectifs qu'il a donné confiance à la Bourse !
    Attention, on ne gère pas un ministère comme une entreprise .Son caractère autoritaire et sans nuances ne fera pas de miracles !
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    Je trouve que le monde dans l'article qui suit dresse un portrait trop élogieux du PDG de France Télécom.


    Intronisé à la tête de l'opérateur historique le 2 octobre 2002, en remplacement de Michel Bon, il y sera, au final, resté moins de deux ans et demi. Pour autant, son bilan est plus que flatteur. A son arrivée, l'opérateur était exsangue : l'action avait plongé de 85 % depuis le début de l'année, à 6 euros le 30 septembre. Et pour l'ensemble de 2002, le groupe avait enregistré la perte la plus abyssale jamais affichée par une société française (20,7 milliards d'euros) et l'endettement le plus élevé d'une entreprise au monde (68 milliards).
    Le plan de restructuration proposé par M. Breton était assez classique, mais il a été impeccablement communiqué, puis rigoureusement exécuté. Baptisé "Ambition FT 2005", il maintenait l'intégrité du groupe et fixait des objectifs précis (améliorer l'excédent brut d'exploitation de 40 %, à 21 milliards d'euros, et réduire la dette de moitié, à 35 milliards à fin 2005). Pour y parvenir, les efforts de refinancement demandés étaient équitablement partagés avec le "15 + 15 + 15": 15 milliards de réaménagement de la dette à prendre en charge par les banques et les investisseurs, 15 milliards d'augmentation de capital réclamés à l'Etat alors actionnaire majoritaire, et 15 milliards de trésorerie à dégager grâce à des économies en interne (plan Top).
    L'annonce d'un plan de marche sur trois ans a rassuré la Bourse et remotivé le personnel. Derrière, sa réalisation s'est déroulée à marche forcée, avec un sens certain du "timing": il s'agissait, en interne, de maintenir les équipes sous tension et, en externe, d'alimenter le flux des bonnes nouvelles. Dès mars 2003, la recapitalisation par les banques et les actionnaires (en premier lieu l'Etat) était bouclée, puis, en septembre 2004, le désengagement de l'Etat était parachevé par sa descente sous la barre des 50 % du capital.
    Au prix de 22 000 postes non remplacés sur trois ans, de réorganisations du travail, d'une renégociation impitoyable avec les fournisseurs, d'une chasse aux frais tous azimuts et d'une pression permanente, les objectifs du plan Top ont été, à chaque point d'étape, dépassés, le tout sans troubles sociaux, alors que la CGT et SUD sont les deux principaux syndicats de l'entreprise.
    Enfin, France Télécom a mené tambour battant son programme de réintégration de ses filiales, avec Orange en 2003, Wanadoo en 2004 et Equant en 2005. Seule exception : la mise en Bourse de PagesJaunes en juillet 2004.
    Aujourd'hui, l'opérateur a des comptes assainis, avec un profit net de 2,8 milliards d'euros en 2004 et une marge d'exploitation confortable de 23 %. L'action a regrimpé autour de 23 euros.
    Dans sa tâche, M. Breton a toutefois bénéficié de ses appuis dans la classe politique, de l'effet d'annonce du consentement par l'Etat, fin 2002, d'une avance de trésorerie de 9 milliards (finalement non utilisée) qui a servi à éloigner le spectre d'une crise de liquidités, jusqu'à l'obtention de la part de l'Autorité de régulation des télécommunications et du ministère de l'économie, en 2005, d'une hausse de l'abonnement de 23 % sur trois ans, qui gonflera les revenus, annuellement, de 800 millions d'euros.
    Tous les problèmes de France Télécom ne sont pour autant pas réglés : la dette, même si elle a fondu grâce notamment aux 8 milliards de capacité d'autofinancement dégagés en 2004, reste très élevée, à 44 milliards d'euros.
    Surtout, des incertitudes stratégiques demeurent. Le déclin de l'activité de téléphonie fixe continue et une nouvelle menace pèse, avec la montée en puissance de la téléphonie par Internet à prix cassés. Dans la téléphonie mobile, Orange a perdu de sa vitalité au Royaume-Uni et croît moins que SFR en France. Dans l'accès à Internet, alors que le marché français est le plus concurrentiel d'Europe, Wanadoo se fait défier par Free et Neuf Telecom.
    Les chantiers démarrés par M. Breton restent inachevés en termes d'innovation (vidéo et visiophonie, Internet sans fil et mobile...) et d'intégration (convergence entre fixe et mobile, synergies entre offres grand public et entreprises).
    On ne gere pas un ministere comme une entreprise . Ce n'est pas la confiance de la Bourse qu'il faut avoir mais celle des français . Attention à la politique sociale que va mener un homme de droite dont on a dressé un portrait trop elogieux





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    Il ne faut pas trop en faire ! Les journalistes dressent un portrait trop flatteur de T.BRETON.

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  • Il n'a pas les moyens , Hervé gaymard , il nous prend pour des cons !

    Le fils du petit cordonnier paie l'impôt sur la fortune

    Le Ministre de la dépense et de l'économie , Hervé Gaymard,a voulu nous la jouer Causette.S'il n'était pas fils de Cordonnier, il n'y aurait pas eu d'affaire gaymard !



    En réalité, notre ministre qui veut desintoxiquer la France de la dépense, paie l'impôt sur la fortune,cela signifie que le fils du Cordonnier n'est pas encore SDF!

    alors,il ne faut pas prendre les Français pour des veaux (il se déclare Gaulliste !)
      


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  • Il ne faut pas exagérer ! S'il n'était pas un fils de cordonnier !rt quoi encore?

    L'INFO EN CONTINU
    La polémique enfle en France sur l'affaire de l'appartement de Gaymard
    13h12 - 24/02/05
    © AFP
    Hervé Gaymard à sa sortie du Conseil des ministres le 23 février 2005
    © AFP Jack Guez
    PARIS (AFP) - L'ampleur prise par la polémique sur l'appartement d'Hervé Gaymard pose désormais la question de l'avenir immédiat du ministre de l'Economie voire du gouvernement Raffarin, selon la gauche, tandis qu'à droite, quelques voix s'élèvent pour considérer l'affaire comme close.

    Le ministre de l'Economie Hervé Gaymard se dit pour sa part "propre comme un sou neuf" et affirme être "complètement soutenu, autant à Matignon qu'à l'Elysée", selon des propos rapportés par Le Figaro de jeudi. "Je ne vais pas me laisser épingler comme un papillon alors que je suis propre comme un sou neuf et que nous travaillons comme des fous pour la République", confie M. Gaymard au quotidien.

    Une démission du gouvernement "n'est pas à l'ordre du jour", répète le ministre de l'Economie et des Finances qui ajoute: "je suis complètement soutenu, autant à Matignon qu'à l'Elysée" par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le chef de l'Etat Jacques Chirac.

    © AFP
    L'immeuble où Hervé Gaymard s'était installé avec sa famille dans le VIIIè arrondissement de Paris, le 17 février 2005
    © AFP Jack Guez
    Se défendant de tout "acharnement" contre le ministre de l'Economie, le premier secrétaire du PS François Hollande s'est adressé jeudi à Jacques Chirac, qui "ne peut pas rester silencieux" face à une polémique à l'"effet ravageur".

    "La question est posée au président de la République. Comment faire avec un gouvernement aussi faible, aussi fragile, aussi atteint ? Cette question là, il ne pourra pas la contourner plus longtemps", a affirmé M. Hollande. Le numéro un du PS a pointé "deux manquements aux règles", l'un venant de M. Gaymard, l'autre du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui a autorisé la location controversée.

    Outre l'appartement loué aux frais de l'Etat et que la famille Gaymard a quitté, ce sont les mensonges supposés ou contradictions du ministre qui justifieraient un départ du gouvernement, selon le PS Arnaud Montebourg.

    M. Gaymard "a franchi un pas de plus vers la démission". "Que vaut désormais la parole d'un ministre de l'Economie qui dispose de la signature de la France dans des enceintes prestigieuses sur le plan international et qui en galvaude la crédibilité dans des mensonges pitoyables ?", s'est interrogé le député de Saône-et-Loire.

    Même ton chez le Vert Noël Mamère. "On a un ministre qui a menti, qui a pris des libéralités avec l'argent public. Ce sont deux raisons suffisantes pour entraîner sa démission", a-t-il dit. "Je ne vois pas comment Hervé Gaymard peut être soutenu plus longtemps par le Premier ministre et le président de la République, sinon soutenu comme la corde soutient le pendu", a-t-il commenté.

    Selon l'ancien ministre socialiste Ségolène Royal, "il est clair qu'il y a eu une faute et comme pour toute faute, il y a toujours des moyens de réparer". "Mais, a-t-elle ajouté, ce qui est peut-être plus grave, c'est la question de savoir s'il y a eu mensonge".

    Animateur du courant Nouveau monde au PS, Jean-Luc Mélenchon a indiqué ne pas croire à un changement de gouvernement. "Voilà un chef de l'Etat qui se fiche des élections. Il en perd trois l'une derrière l'autre, les cantonales, les régionales, les européennes (...) Vous imaginez que ce n'est pas pour un appartement qu'il va changer de gouvernement", a ironisé le sénateur de l'Essonne.

    Au-delà d'une éventuelle démission, Robert Hue (PCF) s'est demandé à qui "profitait" l'affaire Gaymard. "Je suis convaincu que derrière cette affaire (...) c'est Jacques Chirac qui est visé parce qu'Hervé Gaymard est son poulain", a-t-il dit, en évoquant "des coups bas".

    © AFP
    Photo prise le 24 février 2005 de la façade d'un immeuble, boulevard Saint-Michel à Paris, où Hervé Gaymard possède un appartement
    © AFP Jack Guez
    Dans la majorité, M. Gaymard a reçu le soutien de son collègue du Commerce Christian Jacob. "L'opération de lynchage, ça suffit ! (...) Il a pris les décisions qui s'imposaient, en transparence. Il a payé la note, donc arrêtons", a-t-il lancé, en affirmant que la question de la démission "ne se posait pas".

    Deux députés UMP ont également apporté publiquement leur soutien. Philippe Briand, élu d'Indre-et-Loire, a dénoncé une "chasse à l'homme", tandis que Jérôme Chartier, député du Val-d'Oise, a jugé que M. Gaymard avait été à "la hauteur de ses responsabilités". Il a assuré avoir entendu beaucoup de parlementaires UMP considérer que "l'affaire était réglée".

    Après avoir révélé la semaine dernière que M. Gaymard avait à sa disposition un appartement en duplex dans le 8ème arrondissement de Paris, loué aux frais de l'Etat pour 14.000 euros par mois, le Canard Enchaîné a ajouté cette semaine que le couple Gaymard possédait un appartement boulevard Saint-Michel.

    M. Gaymard a annoncé mercredi dans un communiqué que cet appartement mesurait 200 m2 et était mis en location pour 2.300 euros par mois. Dans Le Figaro de jeudi, il ajoute qu'"il est loué avec un bail de trois ans régulièrement signé. Je ne pouvais donc pas le récupérer en demandant à ses occupants de le libérer en plein hiver".

     
     


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